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La Gazette de Monaco : la naissance de HY-Plug

Dernière mise à jour : 20 nov. 2023

C'est en Septembre dernier que Délia KRIEL, journaliste chez "La Gazette de Monaco", a interviewé Camille, notre fondatrice, sur son parcours et la naissance de HY-Plug. Nous la remercions vivement pour cet article!




"Camille Lopez, fondatrice de Hy-Plug, a de l’énergie à revendre


Diplômée de l’International University of Monaco, la jeune femme a lancé son cabinet de consulting en mai 2021 en France avec la volonté de changer la façon de motoriser les navires afin d’en réduire l’impact environnemental. Avec sa start-up, elle participe à sa première édition du Monaco Yacht Show (MYS) et intervient notamment lors d’une conférence sur le cadre réglementaire de l’avitaillement d’un bateau en hydrogène gazeux. Hydrogène, électricité, biocarburant ou encore hybridation, l’entrepreneure, animée par la transition énergétique maritime, offre un tour d’horizon des solutions existantes.

Cette Six-Fournaise a grandi « les pieds sur un bateau ». Très à l’aise en mer, elle collectionne différents permis et a toujours eu l’amour du large, ayant pu alors constater la pollution maritime à plusieurs occasions. Passionnée d’équitation et de sport automobile, c’est son père qui lui apprend dès le plus jeune âge « les fonctionnements internes des moteurs et de tout ce qui peut être présent sur un véhicule, comme sur un bateau ». C’est d’ailleurs dans l’automobile qu’elle acquiert une expérience professionnelle à la suite de son DUT Techniques de commercialisation. Au siège d’une grande marque, Camille Lopez gère un budget d’indemnisation pour les clients qui attendent leur livraison de voitures retardée. Si elle apprend beaucoup, la jeune femme ne s’y retrouve pourtant pas dans certaines valeurs. « On pense à ce qui arrange les fournisseurs, pas les clients. Moi, j’aime faire plaisir et apporter une valeur ajoutée. »

Des professionnels du yachting à mettre en lien

Cette première expérience en poche, l’étudiante passe son master 2 « International Management » à l’IUM et entend parler du Mark Challenge, « une compétition de business plan alliant luxe et innovation ». Compétitrice dans l’âme, elle tente alors l’aventure. « Je me suis dit que j’allais regarder ce qui se faisait dans les bateaux. J’ai passé plusieurs mois à contacter des fournisseurs dont la société Hynova Yachts, puis les Affaires maritimes de Monaco, les constructeurs, les fournisseurs de technologies, les énergéticiens qui fabriquent de l’hydrogène ou de l’électricité verte, les brokers… Ce qui est ressorti de ce benchmark, c’est que tous ces acteurs du yachting n’avaient aucun lien entre eux », résume-t-elle. Gagnante de deux awards, l’entrepreneure réalise alors qu’il existe « un créneau dans un marché de niche ». Hy-Plug voit donc le jour. « Ayant des compétences commerciales, j’ai lancé mon cabinet de consulting, mais en aucun cas je suis un apporteur d’affaires ! Je travaille pour le client final. Je prends un cas concret : OceanCo veut construire un yacht et n’a pas forcément une cellule en interne dédiée à 100% à l’hydrogène et à l’électrique, je vais pouvoir intervenir en tant que consultant pour aider son équipe à trouver sur le marché les solutions les plus adaptées aux contraintes techniques du bateau qui soient plus durables que les moteurs actuels », illustre-t-elle.


Une conférence sur l’hydrogène au Monaco Yacht Show

Si elle a déjà « emmagasiné plus de 150 fournisseurs », Camille Lopez reste ferme sur un point : « Je ne veux nullement être assimilée à un consultant qui fait du greenwashing. J’ai refusé des contrats qui allaient dans ce sens. Je ne veux pas donner des solutions de façade avec des paillettes sans dimension environnementale derrière [...] Je ne fais jamais la promotion d’une solution énergétique plus qu’une autre par souci d’équité et de partialité », assure-t-elle, précisant qu’elle travaille surtout sur trois d’entre elles : l’hydrogène, l’électricité et le biocarburant. Sollicitée pour son expertise, elle intervient d’ailleurs lors de la conférence sur le cadre réglementaire de l’avitaillement d’un bateau en hydrogène gazeux au Sustainability Hub Innovation du MYS ce vendredi à 12h30. La spécialiste de ces sujets a accepté d’évoquer certaines solutions : « Il existe des tendances selon la taille du bateau. Sur des petites unités, entre 15 et 25 mètres, on parle plutôt d’hydrogène gazeux. Dès qu’on évoque des plus gros yachts, on s’intéresse davantage à l’hydrogène liquide, pour une question de densité énergétique, mais ce dernier a des contraintes de température en termes de stockage. Il est donc plus complexe à mettre en œuvre mais permet une meilleure autonomie et un gain de place dans le bateau. »


Des batteries électriques régénérées jusqu’à dix fois

On rencontre aussi l’hydrogène avec des moteurs à combustion. Actuellement, des fournisseurs sont en train de « mariniser ces moteurs », c’est-à-dire les rendre étanches, pour qu’ils puissent être adaptés au milieu marin et notamment aux contraintes de salinité et de corrosion. « Cette hybridation ne change rien pour l’environnement si le bateau reste en mode diesel, mais dès qu’il peut s’alimenter en hydrogène vert, même 10% du temps, cela reste une première avancée cohérente. On ne va pas révolutionner à très court terme mais ce sont des premiers pas », tempère Camille Lopez. Pragmatique sur le sujet, elle évoque l’énergie électrique, « bien plus répandue » dont l’innovation vient de la densité énergétique dans les batteries et des composants utilisés. « Le nerf de la guerre est d’arriver à réduire l’impact environnemental de la fabrication des batteries pour être le plus durable possible. Si à l’instant T où l’on démarre le bateau on ne pollue pas, en amont et en aval, on fait dix fois pire qu’un moteur thermique, donc cela se discute », plaide-t-elle. Aujourd’hui, certaines marques proposent de racheter des batteries à des constructeurs automobiles pour les régénérer et leur donner une deuxième vie. Ce protocole de quelques semaines permet ainsi de redonner les capacités d’une batterie à 95% voire 100%. « Ces marques sont capables de régénérer ces batteries jusqu’à dix fois, de les revendre moins chères au client et d’éviter ainsi les coûts (financier et environnemental, NDLR) de fabrication d’une autre batterie », résume l’entrepreneure.


Biocarburants, ammoniaque et méthanol

Enfin, les biocarburants. « Il n’y a pas vraiment de changement moteur à réaliser mais là où l’on atteint les limites, c’est qu’on les fabrique à partir de champs de blé, donc de denrées alimentaires. En revanche, il existe des fournisseurs qui réalisent des biocarburants à partir de déchets, c'est-à-dire des coques de noix de cajou ou des graisses animales, lesquelles au lieu d’être brûlées, peuvent être utilisées. » Une solution qui toutefois trouve des limites. « On ne serait pas capable d’approvisionner tout un parc au biocarburant », assure-t-elle. Deux énergies complémentaires sont étudiées pour les bateaux de croisière, le fret maritime ou les yachts de plus de 50 mètres : l'ammoniaque et le méthanol, qui restent les pistes les plus envisagées. Pour autant, à l’heure actuelle, « il n’existe pas de solution plus éprouvée qu’une autre. On en est encore aux balbutiements du marché », soutient Camille Lopez. En compétition au concours d’entreprise de la JCEM avec Hy-Plug, la jeune femme, curieuse et déterminée, ambitionne de créer une deuxième entité sur le sol monégasque en 2023. Une vraie pile électrique !"


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